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Au soleil couchant
Le soleil couchant dorait l'horizon en apothéose
La brise caressait les feuilles en tremblant
Dans le paisible jardin où frissonnaient les roses
Une jeune fille pensait à son lointain amant.
Les milles bruits du jour commençaient à se taire
La grande paix venait du fond du ciel vermeil
La rêveuse, inclinant son beau front solitaire,
Ferma languissamment ses yeux pleins de sommeil.
Et tandis que mouraient les chants parmi les nues
Tandis que s'embrasait tout l'immense horizon,
Pensive, l'oeil rayonnant de clartés inconnues,
A petits pas feutrés, elle entra dans sa maison.
Vite, bien vite, elle s'endormit la jolie Eve
Oubliant les jours et les nuits sans joie et sans envie
Dans son sommeil, elle laissa s'ouvrir les ailes des rêves
Car ses plus beaux rêves seront le meilleur de sa vie.
Lili
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Le jardin du rêve
Il existe, là-bas, au pays du rêve
Un jardin vaste et sans hiver
Où l'on danse en rond dès que le jour se lève
Sur des près qui sont toujours verts !
C'est un vieux jardin entouré de murs
Plein de couleurs et de parfums
Rempli de fleurs et de fruits murs
Sous le bon regard du ciel azurin.
Là sont les héros des vieilles romances
Les princes charmants, les pages d'amour
Les mousses perdus dans les mers immenses
Et dont nul amie n'attend le retour.
Là s'en vont rêver les belles princesses
Dont le cœur volage est un lac d'oubli,
Et les amoureux content leurs tristesses
A la rose en fleur du rosier joli.
L'écho de leur voix flotte dans la brise
Et parfois nous rend, songe d'un instant
Les temps oubliés, les charmes qu'on brise,
Les parfums perdus des roses d'antan !
Lili
poème écrit en 1967
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Nostalgie
Chaque matin printemps qui jaillit de la nuit
Est comme un renouveau des choses et des êtres
La rose parle à l'oiseau, l'azur sourit et luit,
On sent le ciel frémir et la terre renaître.
Et je songe qu'il fut, chantant d'autres réveils
Une plus radieuse et plus vaste harmonie
Qui montait vers le ciel en des matins pareils
Des bords de l'étang aux vertes et riantes prairies.
Aube que jamais plus une aube n'offrira !
Matins d'amour, matins de douces paroles !
Levant nos yeux ravis, ensemble nous étions là
Comme deux coquelicots dans les herbes folles.
Et tout était nouveau sous le ciel rajeuni
Et l'aurore du jour d'une clarté toute ronde,
Regardait éblouie du fond de l'infini
Le bel astre du jour se lever sur le monde.
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SON REGARD
J'aimerais que son regard me touche
Que ses yeux croisent les miens
Qu'ils se posent sur ma bouche
Qu'ils m'indiquent mon seul destin.
Pour que chaque matin soit unique
Et mes nuits féériques
Pour que le jour, une rose éternelle
Et mon cœur lié à ses iris sensuels.
J'aimerais que son regard me caresse
Qu'il me déshabille et me devine
Qu'il me supplie et me presse
Qu'il me bouscule et me câline.
Alors je serais muette à jamais
Mes lèvres ouvertes ou fermées
Le fil de mon amour sera suspendu
Dans le temps figé en regards éperdus.
Lili
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Dernier foyer
Dès l'aube les réveiller, elles voulaient oublier
C'est l'heure de les laver, faire le lit, les habiller
Pourquoi les obliger à vivre si tôt le matin
Leur si longue journée, une attente sans fin.
Leur regard est au loin, leur parole un refrain
Toujours les mêmes mots et beaucoup de chagrin
Toute une vie de labeur pour une telle fin
L'abandon de leur proche et des regrets lointains.
On ne se raconte plus, on a plus rien à dire
Qui peut s'intéresser à tous leurs souvenirs
Ce sont des inconnues parmi des étrangers
Un peu d'animosité pour pouvoir exister.
Elles ont la mort dans l'âme quand vous les abordez
Leur sourire est figé, leurs lèvres ne s'ouvrent guère
Le temps ne peut comprendre, il est déboussolé
La solitude est leur seule compagne de misère.
Lili - Février 2017
photo trouvée sur le net
La plupart des personnes qui entrent dans ces maisons de retraite y sont forcées, elles ne peuvent plus rester seules, ont besoin d'être aidées.
Pour finir, un sourire
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aquarelle peinte pour ce poème
L'oiseau du rêve
O romance exquise et trop brève,
Chanson d'un jour sans lendemains,
Que chante à tous les coeurs humains
L'oiseau d'azur, l'oiseau du rêve !
Tous les coeurs en ont palpité
Au moins une fois dans la vie,
Et toute âme a frémi, ravie,
Quand l'oiseau du rêve à chanté !
Ce fut le mirage d'une heure
Si doux, si vite évanoui !
Il laisse le coeur ébloui
S'envole ,,,, et le poème demeure.
L'oiseau du rêve s'est sauvé
Bien haut, bien loin dans le mystère ,,,
Le coeur est morne et solitaire
Qu'importe ! Un jour il a rêvé !
Sait-il encore, aux heures sombres,
Quel divin hôte il écouta ?
La cage où l'oiseau chanta
N'est plus que ruine et décombres.
Mon Dieu ! Toi qui souris jadis
A sa fraîche mélancolie
Fais que son heure de folie
Lui soit comptée au Paradis !
Car en ton lumineux domaine
Notre orgueil doit peser bien peu
Et la chanson de l'oiseau bleu
Vaut toute la sagesse humaine.
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A la lueur d'un rêve
Dans le soir qui étouffe le jour, je tourne mon regard
Vers les méandres de la voie lactée, espace de sérénité
Où les astres se racontent sûrement bien des histoires
Pendant que la lune sur son croissant est recroquevillée
Tandis que l’ombre recouvre doucement les forêts
Et que les voix de la nuit montent du sol en volutes
Le temps marche encore comme un fantôme oublié
Sur une pendule embrumée d’un silence qui lutte.
Enseveli sous les ténèbres, le jour d’avant est parti
Sous la caresse du vent qui l’accompagne gentiment
Sans lutter vraiment avant de sombrer vers l’oubli
Il m’échappe comme un fleuve se jetant dans l’océan
A la faible lueur d’un rêve, j’échoue sur le velours
De ta bouche, fleur au doux parfum où un baiser
Vit en permanence, feu passionnel allumant le jour
Dans le silex du désert où ma nuit s’était couchée.Lili
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